SCHOU, Charles

Né en 1926, Charles fait partie de la dernière vague de Luxembourgeois enrôlés de force dans la Wehrmacht allemande. Après avoir accompli le RAD, il fait face aux horreurs de la guerre sur le front de l’Est. Aux environs de Dessau, il déserte avec d’autres recrues luxembourgeoises et devient un prisonnier de guerre des Soviétiques. Après un long voyage à travers l’Allemagne, il rentre enfin chez lui le 29 septembre 1945.

Il est appelé pour son service militaire obligatoire le 6 mai 1946. Comme son père est sur le point de prendre sa retraite et qu’il risque de perdre une grande partie de son salaire, l’Armée lui accorde une période de service raccourcie de 5 mois. En septembre 1946, il est libéré afin de pouvoir travailler à nouveau aux usines ARBED dans le sud du Luxembourg.

Quatre ans plus tard, en septembre 1950, il se porte volontaire pour le premier contingent. Deux semaines seulement après avoir posé le pied sur le sol coréen, il est victime d’un accident le 13 février 1951. En changeant le chargeur de l’arme de Stütz, il se tire une balle dans le pied gauche. Désormais, il n’est plus en mesure de servir et est transféré au Japon pour être soigné à l’hôpital général de Tokyo. Charles y passe plusieurs mois et étudie la culture japonaise. Une collection élaborée de photographies témoigne de sa fascination pour tout ce qui est japonais. Une fois presque entièrement remis de sa blessure, les responsables militaires décident de le transférer par avion dans un établissement médical britannique à Wroughton. 

Plusieurs pannes de moteur, dont une en plein vol au-dessus de la Méditerranée, obligent son avion à regagner Malte pour un atterrissage d’urgence. Le 20 mai 1951, Charles Schou, accompagné de plusieurs soldats français et néerlandais, atterrit à l’aéroport de Lyneham, près de Bristol. Deux jours plus tard, il est finalement transporté par avion jusqu’à Bruxelles. De là, il retourne au Luxembourg avec un ami le 28 mai 1951.

Le 6 août 1951, il rejoint le corps de garde en tant que membre du service social et travaille comme bibliothécaire jusqu’à la fin du mois de septembre. Après sa démobilisation militaire, il reprend son travail à l’ARBED, où il reste jusqu’à sa retraite.