STEFFEN, Gauthier
Matricule: 00358 / S 0070
Naissance: 10.05.1912, Bâle (CH)
Père: Auguste STEFFEN
Mère: Frieda NEBICKER
Entrée en service: 18.06.1945
Contingent: 1er
Grades: Sergent (1945)
Sergent-Chef (1946)
Adjudant (1946)
Adjudant-Chef (1946)Décès: 08.04.2002, Luxembourg-Ville
La vie de Gauthier prend un tournant militaire précoce, lorsque l’ancien pâtissier se présente au bureau de recrutement de Thionville pour rejoindre la Légion étrangère en janvier 1933. Ne sachant ni lire ni parler français, il signe une note de conscription et est incorporé pour une durée de 5 ans. Alors que les tensions en Europe s’exacerbent, Gauthier est affecté au 2e régiment étranger d’infanterie en Algérie et au Maroc. Après l’invasion de la Pologne par les nazis, le 1er septembre 1939, Gauthier reçoit l’ordre de rejoindre la France pour sécuriser la frontière franco-allemande. Après la capitulation du 22 juin 1940, les troupes françaises, dont Gauthier, traversent la Méditerranée en direction du Maghreb, où elles restent pendant toute la campagne d’Afrique du Nord. Le 25 janvier 1944, il passe en Grande-Bretagne et combat désormais dans le bataillon belge des troupes alliées jusqu’à la libération de l’Europe de l’Ouest.
Après la guerre, il travaille pour la Société des Chemins de Fer Luxembourgeois (C.F.L.) jusqu’en juin 1945, date à laquelle il s’engage en tant que volontaire dans l’Armée luxembourgeoise. Après un bref passage au sein du IIe bataillon, Gauthier est détaché à la 2e compagnie du Corps de la Garde. En raison de son expérience militaire, il est promu adjudant en 1946.
Le 30 septembre 1950, il se porte au premier contingent, à combattre pour une durée d’un an dans la Guerre de Corée. À côté du lieutenant Joseph Wagener, Gauthier est le second officier commandant. Lors de la bataille de la rivière Imjin, fin avril 1951, il se montre capable de diriger un peloton sous le feu. Alors que le premier officier, le lieutenant Wagener, est en train de passer sa permission militaire au Japon, il assume le commandement et conduit les Luxembourgeois dans la bataille. Ils parviennent à tenir leur position et couvrent la retraite en toute sécurité de la 3 e division d’infanterie américaine. Peu après pourtant, des masses d’infanterie chinoise submergent les lignes luxembourgeoises, les contraignant à abandonner leur camp et à se replier de l’autre côté de l’Imjin pour reprendre de nouvelles positions de combat.
Alors que le reste du premier contingent plie bagage et rentre au Luxembourg, Gauthier et Paul Saurfeld sont choisis pour représenter le détachement luxembourgeois lors d’une tournée à travers les États-Unis et le Canada. Sur invitation personnelle du président des États-Unis, Harry Truman, les représentants de toutes les nations combattantes voyagent pendant 6 semaines, entre octobre et novembre 1951, dans les plus grandes villes de l’Amérique du Nord, tiennent des discours, participent à des dîners et évoquent leurs efforts en Corée. Gauthier rentre finalement au Luxembourg le 4 février 1952 et travaille à la Base des services techniques de l’Armée à Capellen. Dans les années 1960, plusieurs crises d’asthénie l’empêchent du service active et le confinent à un travail en matière administrative jusqu’à sa retraite en 1967.
Après le décès de sa femme en 1975, les traces de Gauthier s’estompent jusqu’à ce qu’il réapparaisse à la fin des années 1990 à Munsbach, où il vit alors avec une femme inconnue.