WAGENER, Joseph
Matricule: O 0031
Naissance: 28.08.1924, Heinerscheid
Père: Jean WAGENER
Mère: Josephine KREMER
Entrée en service: 20.04.1945
Contingent: 1er
Grades: Aspirant (1945)
Lieutenant (1950)
Major-Lieutenant (1951)
Capitaine (1961)
Major (1968)
Lieutenant-Colonel (1978)Décès: 25.11.2019, Luxembourg-Ville
Après l’invasion nazie du Luxembourg et l’introduction du service militaire obligatoire en 1942, Tun est d’abord incorporé dans le Reichsarbeitsdienst. Malgré la terreur nazie, il se soustrait, comme beaucoup de jeunes Luxembourgeois, au service militaire dans la Wehrmacht allemande. Vivant dans la crainte constante de la Gestapo et du SD, il se cache pendant 13 mois jusqu’à la libération du Luxembourg dans la maison de la famille Wilmes-Patz à Breidfeld près de Weiswampach, avec deux autres enrôlés: Michel Wilmes, fils du couple WilmesPatz, et François Eberhard de Neudorf. En raison de ses activités subversives pour la résistance, Tun est reconnu comme patriote irréprochable par les autorités alliées et les forces de l’ordre nationales.
Peu après la guerre, il dépose son dossier de candidature au Officer Cadet Training Center de l’armée américaine à Fontainebleau (France), où il est admis le 20 avril 1945. Un an plus tard, il est affecté au Centre d’Instruction de Walferdange avant de rejoindre l’École Royale Militaire de Bruxelles pour deux mois supplémentaires. D’octobre 1949 à août 1950, il fréquente l’École Spéciale militaire Interarmes de Saint-Cyr, où il obtient son diplôme et est finalement nommé officier. Peu après, il est sollicité par l’Armée luxembourgeoise en vue de diriger le premier contingent luxembourgeois lors de la Guerre de Corée.
Ses principales motivations pour commander le détachement luxembourgeois au combat étaient fondées sur sa volonté de progresser en sa qualité d’officier. Cependant, tout comme la plupart de ses camarades, le sens de l’aventure, le voyage et la fascination pour la Corée entrent aussi en jeu. En outre, il voulait détourner du peuple coréen le sort du Luxembourg pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le 18 décembre 1950, le premier contingent embarque sur le Kamina à Anvers et fait route vers Pusan, en Corée, où il arrive le 30 janvier 1951. Selon Tun, le navire est en très mauvais état et dénué de tout confort.
Arrivés en Corée, l’objectif principal des Luxembourgeois est de sécuriser le périmètre autour de Taegu, puis de Séoul. Lourdement chargé et dans la crainte constante d’embuscades hostiles, Tun conduit son détachement en toute sécurité à travers les champs de bataille coréens.
Tun et ses hommes participent à diverses missions, dont la première se déroule près de la rivière Han. C’est là qu’ils vivent leur première rencontre avec les troupes ennemies au début du mois de mars. Mi-avril, le contingent luxembourgeois est rattaché à la 29th Independent Infantry Brigade (Royaume-Uni). Dans la perspective des événements à venir, Tun se voit confier sa première véritable mission : il emmène quelques-uns de ses hommes sur la rive nord de la rivière Imjin, d’où ils avancent vers les lignes ennemies.
Le groupe est parvenu jusqu’aux lignes chinoises avant d’être découvert, ce qui conduit à un échange de tirs nourris contraignant le groupe de Tun à battre en retraite. Leur mission est néanmoins réussie, car le groupe arrive à capturer un prisonnier chinois et à déterminer l’emplacement exact des lignes chinoises. Tun et ses hommes sont félicités pour leurs mérites et obtiennent de nombreuses citations militaires.
Après son service dans la Guerre de Corée, Tun poursuivit une carrière d’officier dans l’Armée luxembourgeoise. Contrairement à la plupart des anciens combattants, Tun incarne une passion pure pour la Guerre de Corée et partage ouvertement ses impressions et ses expériences. À de nombreuses reprises, il a été une véritable source d’inspiration et un modèle pour les jeunes ainsi que les vieux soldats.
Démissionnant de l’Armée en tant que lieutenant-colonel en 1979, Tun s’installe à Echternach, où il a déjà passé son temps d’étude. Dès lors, il partage une profonde affinité pour la cité abbatiale, qu’il exprime lors de visites guidées, qu’il organise en anglais pour de nombreux touristes du monde entier.